mardi 12 mars 2013

Etre (et avoir) un enfant "précoce", don du ciel ou fardeau?

Depuis la rentrée dernière, les choses étaient un peu corsées entre GrandMarmot et sa maîtresse de moyenne section. Pour dire les choses rapidement, GrandMarmot est un élément perturbateur du groupe; il ne tient pas en place, il n'attend pas son tour pour parler, il a toujours plein de choses à dire, très importantes, à la maîtresse, là, tout de suite. Dans une classe double niveau petits/moyens de 30 élèves gérée par un enseignante débutante, GrandMarmot met le Waï.
Il y a de long mois, vers la Toussaint, voyant que la situation était border-line, sur les conseils de ma mère elle même enseignante, j'avais suggéré à la maîtresse de prendre l'avis de la psychologue scolaire. Tout vient à point à qui sait attendre, GrandMarmot a donc été vu le 21 février (sans que nous, ses parents, en ayons été informés soit dit en passant...).
Et hier nous étions donc convoqués dans le bureau de la psy pour débriefer. Rendez-vous auquel je me suis rendue seule, Papa étant comme d'habitude occupé à sauver des vies.

Voilà. GrandMarmot est ce qu'on appelle un enfant "précoce". Ou "surdoué", ou "intellectuellement précoce" ou "haut potentiel". C'est fou le nombre de qualificatifs pour désigner ça. Son QI global est à 129. D'après la psy il a le niveau de langage d'un enfant de 7 ans 1/2. Il a 4 ans 1/2.

Après m'avoir détaillé les chiffres et dévoilé sa conclusion, elle marque un temps de silence, puis elle me dit: "C'est pas grave hein!" Voyant ma réaction un peu amusée, elle rajoute: "Non parce que vous voyez la boîte de mouchoirs là, elle sert surtout pour les parents de précoces!"

S'en est suivi un looong mais fort instructif exposé sur les enfants précoces, comment ils fonctionnent, pourquoi ils sont parfois malheureux, pourquoi ils sont épuisants pour leur entourage familial et scolaire, pourquoi ils sont statistiquement plus souvent en échec scolaire, pourquoi ils peuvent paraître feignants, coléreux, en recherche constante d'attention.
Elle m'a expliqué aussi pourquoi les garçons sont beaucoup plus souvent testés que les filles, parce qu'ils se font plus remarquer.

Cet entretien a été très éclairant sur le comportement de GrandMarmot, qui effectivement est un enfant immensément attachant, mais épuisant. Toujours levé aux aurores, plein d'énergie, d'une curiosité sans bornes, posant des milliards de questions sur tout, questions auxquelles je suis parfois bien en peine de répondre (Comment ça marche un moteur de voiture? Euh...), avec une mémoire équivalente à un troupeau d'éléphant. Mais aussi un enfant capricieux, colérique, très peu autonome (maman, c'est toi qui m'habilles/me mets mes chaussures/me fait manger...), et en permanence en train d'attirer l'attention.

Que quelqu'un vous explique le fonctionnement mental de ces enfants est très réconfortant, ça permet de se dire qu'on n'est pas soi-même en cause en tant que parent. Que c'est normal d'être épuisé par ces enfants-là. Que ce sont des enfants "difficiles". Ce n'est pas juste moi qui ait du mal.

Ma mère avait déjà depuis un moment de sérieux doutes, puisqu'étant elle-même mère de 2 garçons diagnostiqués précoces, elle était bien à même d'identifier les signes.
Dès que j'ai partagé l'info sur Twitter, j'ai récolté plein de témoignages de gens ayant des enfants précoces, dans leurs propres enfants ou dans leur famille, voire l'étant eux-mêmes. Ma tweet-list étant en grande partie peuplée de médecins, je constate que cet état est énormément répandu dans leur entourage familial.
Le vécu de la situation est très hétérogène semble-t-il. Et non lié au degré de précocité, en gros ce ne sont pas forcément ceux qui ont le plus gros QI qui sont les plus malheureux. Certains le vivent très bien, d'autres pas. Certains pensent qu'ils auraient préféré ne pas être diagnostiqués, afin de ne pas avoir à porter cette étiquette qui les isole encore plus de leurs (pas si) semblables.
La question qui revient à coup sûr, c'est faut-il leur faire sauter des classes? Évidemment il n'y a pas de réponse tout faite.
Dans ma famille, sur mes 2 frères diagnostiqués, un l'a été au même âge que GrandMarmot et a sauté la grande section. Il a eu une scolarité qui n'a pas été brillante, mais moyenne. Et n'a pas semblé souffrir particulièrement d'un décalage avec les autres élèves. L'autre a été testé beaucoup plus tard, vers 12 ans, n'a pas sauté de classe, et a vécu une scolarité beaucoup plus chaotique, sans redoublement mais avec des passages dépressifs et effectivement un isolement social notable vis-à-vis des enfants de son âge. Celui-ci, aujourd'hui âgé de 20 ans, a repris pied et a trouvé sa voie. Mais lorsqu'il a appris que mon fils était comme lui, sa réaction immédiate a été: "Il faut qu'elle fasse quelque chose!"

Sur mes contacts Twitter, certains ont sauté une classe et en sont contents, d'autre pas. Certains n'ont pas sauté de classe et n'en sont pas contents, d'autres si... Bref, tous les goûts sont dans la nature.

Et c'est peut-être ça qui m'effraie le plus finalement. Saurons-nous, en tant que parents, prendre les bonnes décisions pour notre enfant?
Parce qu'en fait ce n'est ni plus ni moins qu'un pari pour l'avenir. Pile on gagne, face on perd. Si nous, nous prenons la mauvaise décision, c'est lui qui en pâtira.
Voilà, j'ai la pression.

Une chose me rassure quand même. Nous avons la chance que GrandMarmot soit un enfant très sociable, qui n'a aucune difficulté à aller vers les autres, même les plus âgés, et à se faire très rapidement des copains. C'est un don qui ne va pas du tout de soi chez les enfants précoces. C'est déjà ça, et c'est peut-être finalement ça le plus important. Le reste, on fera avec, on essaiera d'apprendre à être meilleurs, de faire les bons choix jour après jour.

Comme me dit ma mère: "tu as un diamant brut entre les mains. C'est à toi de lui donner les moyens de briller".
Quel challenge...



Pour ceux que la question intéresse, voici quelques liens:
Le site de la psy qui a testé mon fils. Je le trouve très complet et bien expliqué:
http://surdoues.monsite-orange.fr/
Quelques documents de l'éducation nationale:
Les élèves intellectuellement précoces
Adaptation Scolaire et Scolarisation des Enfants Handicapés en Haute-Savoie (notez que les enfants précoces sont rangés dans les "handicapés"...)
Association Nationale pour les Enfants Intellectuellement Précoces
Un blog d'une famille "surdouée":
http://les-tribulations-dun-petit-zebre.com/

© Dr Kalee

11 commentaires:

  1. Tu te sens une pression devant des décisions à prendre, mais attention: les enfants, c'est le mouvement perpétuel. Avec eux, rien n'est jamais définitif. Ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera pas forcément demain. Les enfants grandissent tous à leur rythme, certains plus rapidement que d'autre.
    La précocité dans la performance intellectuelle n'est pas forcément synchronisée avec la maturité affective, et c'est là qu'est le piège.
    Personnellement, j'ai une fille qui a été "repérée" en petite section de maternelle. Nous avons résisté une pression insistante de ses enseignants pour lui faire sauter une classe pendant plusieurs années principalement parce qu'elle se sentait très bien à l'école avec les enfants de sa classe d'âge. Nous étions un peu déboussolés au départ aussi par son avidité intellectuelle: questions permanentes, besoin d'explications sur tout, insatiabilité. Nous avons pris le parti de lui "donner à manger", lui permettre de faire beaucoup de choses en dehors de l'école, ce qui était d'autant plus facile que son père exerce une profession artistique à laquelle elle a pu participer.
    Elle ressent seulement maintenant en troisième un décalage entre ses aspirations et celles des autres enfants, que l'on va probablement pouvoir combler en peaufinant l'orientation en seconde.
    Le bien-être de l'enfant est la chose la plus importante à rechercher, bien avant la performance scolaire. Le besoins de l'enfant évoluent avec le temps.
    Si tu as des décisions à prendre, dis-toi bien qu'elles ne sont pas définitives et que tu devras régulièrement les remettre en question, en privilégiant le confort de GrandMarmot et de sa famille.

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  2. On se questionne beaucoup avec l'Ours sur ces questions également...
    Déjà parce que nous venons tous les deux d'une famille d'enfants précoces et que nous l'avons l'un et l'autre vécu très différemment (tu veux du témoignage en voilà)

    Pour ma part j'ai sauté le CP, dans le dos de mes parents. Ils avaient déjà refusé de me faire sauter une classe en maternelle, parce que ça se passait bien et qu'ils ne voulaient pas me perturber. J'ai bien quelques souvenirs d'interdiction de participer à certains activités, puisque je donnais tout le temps les bonnes réponses avant les autres, mais comme je n'étais pas spécialement du genre à vouloir me faire remarquer, ça se passait bien si on me filait un bouquin en attendant.
    Y'a bien quelques fois où je l'ai mal vécu parce que punie parce que "l'inutilité" de l'exercice me faisait, ou surtout parce que bavardage une fois que j'avais fini.

    Une fois au CP le transfert de classe s'est fait sans l'accord préalable de mes parents, qui au final ont accepté vu que ça ne se passait pas si mal. Par la suite, ça dépendait beaucoup des instits, qui s'adaptait en donnant d'autres exercices ou de quoi s'occuper en attendant ou pas...
    Ma première sœur a suivi à peu près le même parcours que moi, en sautant le CP sans trop de soucis.
    Ma seconde sœur par contre, même si elle avait laaargement le niveau intellectuel voire plus, n'avait pas la maturité nécessaire... déjà dans sa classe le décalage était flagrant, je pense que ça aurait été la catastrophe une classe au dessus. Et d'ailleurs à 23 ans maintenant elle est toujours dans son monde, en décalage avec même la plupart des adultes... une classe en plus ou en moins n'aurait pas changé grand chose pour elle je pense.

    L'Ours l'a beaucoup plus mal vécu. Il avait 2 années d'avance en arrivant au collège, ne s'est jamais intégré dans sa classe, et garde de très mauvais souvenirs de ses relations avec ses profs... MAIS il a toujours eu un sale caractère, à faire dans la provoc et à ne surtout pas gentiment se ranger dans le rang (donc j'ai envie de dire que précoce ou pas ça se serait sans doute mal passé, mais la le décalage n'a pas aidé)
    Ses deux frères eux aussi avec des QI au plafond, ont en plus été étiqueté hyperactif et mis sous Ritaline (à mon avis de ce que j'en vois maintenant diag et traitement abusif mais bon) son plus jeune frère, qui avait le QI le plus élevé, est dyslexique, mais en médecine, mais toujours sous Ritaline... ça le gonfle mais il n'arrive pas à s'en passer, et j'avoue que je ne sais pas quoi en penser.

    On se pose déjà des questions pour Tétarde, bien qu'elle n'aille pas encore à l'école. L'Ours appréhende beaucoup la rentrée à cause de son vécu, moi je suis plus zen, mais même sans test il ne fait aucun doute que Tétarde aura des facilités voire plus... Rien que maintenant son vocabulaire, sa façon de parler, ses pourquoi sur tout, sa curiosité pour tout, elle ne joue qu'avec des enfants plus âgés etc. bref on se prépare... :) Personnellement je pense que nous parents auront un grand rôle à jouer pour qu'elle ne soit pas frustrée à l'école, en la suivant sur ce qu'elle veut découvrir, bouquins, encyclopédies, activités artistiques etc.
    Et puis on croise les doigts pour qu'elle tombe sur des profs cool qui s'adaptent comme j'ai pu avoir...

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  3. (en 2 bouts, je suis bavarde)


    Au niveau des tests je suis partagée... D'un côté j'aime pas l'étiquetage, et je ne vois pas concrètement ce que ça peut changer pour l'enfant...
    Dans ma famille ni moi ni mes sœurs n'avons jamais été testé, aucun test de QI ni diagnostic officiel n'a jamais été posé, et ça n'a pas gêné notre scolarité... Ça n'a pas empêché que nous savions que nous étions un peu à part des autres, avec plus de facilités, que les autres mettaient plus de temps... c'était comme ça.

    Pour ma belle-mère, étant donné les difficultés qu'elle a pu avoir avec ses fils, je me dis que le "diagnostic" de précocité a du l'aider, comme tu dis la rassurer dans son rôle de mère, en expliquant en partie les problèmes rencontrés par ses enfants. Je crois qu'elle a pu s'appuyer sur ces tests aussi avec certains instits obtus qui ne pigeaient pas grand chose et y voyaient plutôt des cancres.
    Pour le cas de l'Ours, j'ai eu l'impression d'un effet paradoxal : se sachant hors norme, il en jouait pour encore plus se faire remarquer, et bien faire comprendre qu'il n'était pas comme les autres et qu'il n'avait pas l'intention de l'être... (et toujours aujourd'hui, il remet ça sur le tapis régulièrement)

    Bref mon conseil : soit zen, comme dit armance, "suis" GrandMarmot en fonction de son évolution, adapte ses activités, et tu verras petit à petit...

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  4. Bon, je vais pas te faire un roman (parce que je suis une feignasse), mais tu verras, tout va bien se passer. Bon, ok, c'est crevant, fatigant, épuisant, parfois éreintant... Mais tu verras, le jour où ton marmot sortira à ton invitée que ses ovaires sont bientôt périmés, tu vivras l'un des plus grands moments de ta vie! :-)

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  5. Le métier de parent etant le seul qui ne s'apprend que sur le tas, on fait tous une certaine quantité d'erreurs, souvent avec la meilleure volonté du monde ! Le marmot devra se débrouiller avec ça à l'âge adulte ... Plus bateau que mon avis, sans doute tu meurs : si tu es attentif à ton enfant, tu vois comment il s'en sort, et tu ajustes le tir, en permanence ... Epuisant, oui !!! L'éducation c'est comme la recherche essentiellement ex-pé-ri-men-tal. Bienvenue dans le monde des parents d'enfants qui ne rentrent pas "dans le moule" !
    Signé : une mère d'ado autiste intelligente et sociable (cherchez l'erreur !?)

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  6. Ma vision de l’éducation des enfants diffère complètement des schémas suggérés par ce post. Je crois qu’aucun enfant, aucun être humain ne mérite d’être placé dans une case (précoce, sous-doué, normal), mais surtout que ça n’avance à rien. Chaque enfant est particulier et différent des autres. Tout au long de son développement il connaîtra ponctuellement des difficultés à comprendre et à s’insérer dans son environnement social. Si ce n’est pas à 4,5 ans, ce sera plus tard. Tout son cheminement vers l’âge adulte sera semé d’impatience, de désir de comprendre, de s’imposer ou de s’isoler. Et même une fois adulte, il faudra bien que chaque jour il trouve sa place dans la société. Quand il est tout jeune, l’enfant se confronte à la frustration de ses limites et des limites de son environnement physique et social. S’est par l’éducation qu’on l’aide à comprendre ses limites. Pas en le diagnostiquant précoce, difficile, ou autres schéma type qui ne sert pas à grand-chose sauf à se dire que ça va être difficile.

    Je comprends que l’on se pose des questions face à une situation et l’avis (pertinent ?) d’un spécialiste ( ?). Mais je crois que le rôle et le travail des parents reste le même qu’avec des enfants non étiquetés. Oui il faut faire des choix pour ses enfants et ça peut être effrayant, angoissant… Mais c’est le rôle des parents qui eux-mêmes sont imparfaits et parfois se trompent. Je crois donc qu’il faut simplement élever ses enfants avec attention en faisant des choix qu’ils ne peuvent pas encore faire, en se trompant parfois dans ces choix. Etre parent, c’est s’opposer à son enfant, lui apprendre ses limites, lui pardonner ses imperfections mais lui donner un cadre dans lequel il peut s’épanouir. Etre parents, c’est aussi savoir que l’on se trompera, que l’on tâtonnera, mais avec la meilleure volonté du monde. C’est en fin de compte aimer ses enfants.

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    1. Voilà, comme je l'avais dit plus haut, je suis assez d'accord avec ce "non étiquetage" : ça ne changera rien à ton rôle de parent qui accompagnera son enfant et devra s'adapter à lui, à son caractère etc. qu'il soit rangé dans une case ou non.

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  7. Je pense que le plus important c'est d'avoir des éléments pour décrypter en partie le fonctionnement intellectuel du loulou, afin de pouvoir le (et vous) rassurer sur sa différence, qui peut être parfois déstabilisante. Vous n'êtes pas tous seuls, tu n'as rien fait de mal : rien que de prendre cela en compte va certainement vous permettre de souffler, de déculpabiliser et de faire les choix qui vous paraîtront les meilleurs! je crois aussi qu'il ne faut pas perdre de vue que cette particularité en est une parmi d'autres, et que chacun de ses camarades a la sienne propre.

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  8. Tout d abord Merci.... En lisant ce texte, j'ai pleuré...et bien oui de lire notre quotidien...
    Notre fils va avoir 4 ans dans 3 mois et diagnostiqué grand précoce (même si ça n est pas une maladie...) et une vie...de tâtonnements et de découragement parfois de ne pas le comprendre, de ne pas trouver la clef pour le gérer... Toujours décalé, scruté pas les autres qd il rentre dans des colères noires...et pourtant un amour de petit mec attachant et affectueux, qui percute a la seconde sur ....tout qd il l a décidé bien entendu...
    Le mot d ordre de TS les jours avec son papa : on y arrivera.....on y croit mais le chemin est rude....

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    1. Pour vous rassurer peut-être, sachez que GrandMarmot a aujoud'hui un peu plus de 7 ans, qu'il est en CE1, et qu'après une année de rendez-vous mensuels avec une psychologue, les choses se sont grandement apaisées à la maison et à l'école. Il y a toujours des hauts et des bas, parfois des débordements, mais nous avons appris à la gérer, et lui-même d'ailleurs appréhende beaucoup mieux ses émotions volcaniques.
      En espérant que vous trouverez vous aussi votre chemin.

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  9. Bonjour
    Merci de votre réponse.
    Notre bonhomme est suivi aussi par une pedo psy depuis qqs mois, cela semble l aider, mais également avec des hauts et des bas...nous espérons qu en grandissant les choses se gèreront mieux pour lui et pour nous...
    Merci pour cet echange

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